27 février 2016

La fille quelques heures avant l'impact - Hubert Ben Kemoun.

« Je méritais mieux, il suffisait peut-être simplement de décider de vivre. »

Auteur : Hubert Ben Kemoun.
Éditions : Flammarion jeunesse.
Genre : Jeunesse, Drame.
Année de sortie 2016.
Nombre de pages : 253.

Synopsis : « Ce soir. Tous ou presque ont prévu d'assister au concert du groupe de Marion. Mais tous n'iront pas pour les mêmes raisons. Certains sont venus avec joie et envie, d'autres avec rage et dégoût. Ici des comptes vont se régler, des vies basculer en quelques instants. Celle d'Annabelle tout particulièrement. Dans le noir, la tension monte. Annabelle veut croire que l'espoir va l'emporter mais la haine peut triompher… »


Mon avis :
Un titre qui intrigue, une couverture qui trouble, un résumé qui donne envie. C'est ce que je me suis dit en premier lorsque j'ai découvert ce roman. Je ne savais absolument pas ce que voulait dire ce livre, ce qu'allait me dévoiler cette histoire, j'étais dans le mystère absolu. Je remercie les éditions Flammarion Jeunesse pour m'avoir permis de connaître les réponses aux questions que je me posais à propos de cette fille, de ces quelques heures, et de ce fameux impact.

Cette histoire, quand j'ai décidé de m'y plonger, c'était l'inconnu. J'ai découvert des chapitres alternés qui sont du point de vue d'Isabelle, d'Annabelle, et parfois des autres. On est perturbé, parce que certains passages nous montrent un instant du futur qu'on ne comprend pas, et sinon nous sommes dans le présent de l'histoire. Isabelle, c'est la professeur de français de la classe dans laquelle se trouve Annabelle ainsi que plein d'autres personnages du récit. Une classe difficile à gérer avec ses élèves perturbateurs qui veulent soit se sentir plus fort que tout le monde grâce au statut de leur père, soit mépriser leurs camarades. On sent de la révolte chez certains, du racisme chez d'autres. Je ne me suis pas spécialement attachée à un personnage spécifique, mais ça ne m'a pas empêchée d'être totalement dans l'histoire, comme si moi aussi je faisais partie de cette classe et comme si moi aussi, j'étais semblable à Annabelle, un peu perdue, un peu révoltée, un peu remplie d'espoir.

C'est l'histoire de jeunes enfants qui sont dans leur période d'adolescence et qui la vivent tous de manière très différente. C'est l'histoire de notre société actuelle où certains se sentent au dessus des autres grâce à leur argent, ou leur reconnaissance. C'est l'histoire de notre monde où les gens pensent qu'ils ont parfois plus de raisons d'exister, que leur pays est à eux et à personne d'autres. C'est l'histoire de 2015, parce que ce livre a été écrit avant toutes les horreurs de cette année passée, et pourtant on les retrouve à l'intérieur. Comme le dit si bien l'auteur dans son ouvrage : « les auteurs d'aujourd'hui éclairent des réalités de demain. » On ressent la désorientation de l'adolescence, mais aussi l'horreur d'avoir en classe des gamins qui ne savent pas tenir, qui sont irrespectueux. On a le point de vue d'une prof totalement perdue, puis à côté d'une élève qui se découvre. On a des personnages hors du commun, et d'autres totalement normaux. On ne cesse de se faire surprendre, d'espérer, d'y croire, d'être totalement choqué. Je crois que ce livre dénonce tout plein de choses à travers un récit accessible aux adolescents, et aux plus grands. Un récit à lire.

La plume de l'auteur nous emmène dans cette école, dans cette classe, puis à ce concert. On suit absolument tout, on ne veut rien rater, et on vit l'histoire comme si on y était réellement. Je ne connaissais rien de cet auteur, mais maintenant j'ai très envie de lire d'autres romans de lui, notamment celui qui précède celui-ci (pas besoin de le lire pour comprendre, mais cela se passe dans le même collège, d'où quelques liens qui m'ont donné envie d'en savoir plus). Je suis ravie de cette découverte, vraiment, et je ne m'attendais pas à une lecture aussi éprouvante, essoufflante, renversante. J'ai été servie, et j'ai adoré.

Je me suis ici plongée dans l'inconnu, et j'ai eu raison, parce que je n'étais pas au bout de mes surprises avec cette lecture. J'ai vécu les événements comme si j'y étais, comme si je faisais partie de l'histoire, et ça a rendu ma lecture d'autant plus intense et riche en émotions. Je suis ravie de ma découverte et je n'hésiterais pas à lire d'autres romans de la plume du talentueux Hubert Ben Kemoun, qui a écrit un roman qui nous fait comprendre que, parfois, la réalité rattrape la fiction.

Une très bonne lecture.

26 février 2016

Je sais que tu sais - Gilles Abier.

« Car la mort, elle, est d'une constance insoutenable. »

Auteur : Gilles Abier.
Éditions : Talents Hauts, collection Ego.
Genre : Jeunesse, Thriller.
Date de sortie 18 février 2016.
Nombre de pages : 96.

Synopsis : « J'ai les mains moites. J'ai beau les frotter à plat sur mon jean, elles suent, elles suintent. Je ne suis pas quelqu'un qui transpire pourtant. Je peux danser une heure, courir vingt minutes, buller sous deux couettes, je reste au sec. Ça énervait mon frère d'ailleurs. Mon côté « poupée de porcelaine », comme il disait, jamais chiffonnée. Le teint frais. La tenue impeccable. Une vraie princesse, quoi ! Mais ça, c'était avant. C'était quand il était encore vivant. Aujourd'hui, j'ai le nez percé, le regard fatigué et le vide au ventre. »

Mon avis :
La collection Ego des éditions Talents Hauts réunit des petits livres de 100 pages à peine. Elles sont peu nombreuses, mais elles nous marquent, elles nous choquent, elle nous touchent en plein cœur. Je me suis donc laissée tenter par ce nouveau titre qui me promettait un moment intense et fort en émotions.

Axelle est une jeune fille détruite par la mort de son frère. Elle l'aimait énormément et avait tendance à voir en lui comme un modèle, malgré ses imperfections qu'elle percevait bien souvent. Mais il est mort, et elle ne le reverra plus jamais. On va suivre Axelle dans une sorte de chemin vers la reconstruction d'elle-même. Plusieurs mystères restent tout de même très présents. On ignore beaucoup de choses sur la mort de son frère, et on veut savoir. Alors on attend, on suppose. Et on s'attache à Axelle, on tente de la comprendre, on aimerait la raisonner, l'influencer. Axelle était un personnage très humain, en proie à ses émotions, donc parfois instable, parfois trop spontanée. Un personnage qui nous réserve de sacrées surprises.

Ce livre, quand on le commence, c'est avant tout un deuil. Le deuil d'Axelle, de sa famille face aux événements qui ont eu lieu. Mais on va vite comprendre qu'il n'y a pas que ça. Que, pour se reconstruire, Axelle a besoin de comprendre, de savoir ce qui s'est réellement passé ce jour là. Entre mystères et retournements de situation, nos yeux vont aller de surprises en surprises jusqu'à une fin qui nous étonne, qui nous perturbe. Et puis, j'ose vous l'avouer, c'est en commençant l'écriture de ma chronique, après avoir refermé ce livre la veille, que j'ai réellement compris l'histoire, son début ainsi que sa fin. Ça peut paraître bête (je suis peut-être très bête) mais c'était vraiment une belle idée de la part de l'auteur de mettre des intrigues aux quatre coins des pages. Parce que même quand c'est fini, il y en a encore. J'ai adoré tout ce que j'ai ressenti, et j'ai adoré cette histoire renversante.

La style de l'auteur est marquant, choquant, touchant. Le style typique des auteurs de cette collection, typique et unique car chacun a le sien, mais chacun nous surprend tout de même. Gilles Abier a ici écrit une histoire très bien menée qu'il a su manier avec brio pour placer du suspens là où il en fallait et faire de ce roman un petit livre qui se lit facilement d'une traite, parce qu'on ne peut pas arrêter notre lecture sans avoir une trop grande envie de savoir comment tout se termine. Et quand ça se termine, on aimerait que ça continue encore (à croire qu'on est jamais content, mais pourtant si, vu que j'ai adoré).

Je ressors donc de cette lecture avec le sentiment que si je ne l'avais pas lu, ce petit livre, je serais passée à côté d'une sacrée histoire. C'était étonnant, c'était perturbant, c'était sombre, parfois on sourit mais souvent on a peur, on redoute. C'était toute une palette d'émotions pour un roman plus qu'épatant. Je vous recommande donc ce petit livre qui renferme de grandes choses. Il est petit, mais il vous fera passer de grands moments.

Un excellent roman.

25 février 2016

Les Clameurs de la Ronde - Arthur Yasmine.

« Serre la clé, pleure la clé,
Je serai le souffle à ta bouche. »

Auteur : Arthur Yasmine.
Éditions : Carnet d'Art.
Genre : Poésie.
Année de sortie 2015.
Nombre de pages : 88.

Synopsis : « Arthur Yasmine est née à Paris au début des anneées 90. On dit qu’il a choisi la Poésie après avoir tenté de l’abandonner brutalement. C’est au cours d’une profonde rupture, entre 2011 et 2013, qu’il comprit sa vocation. Il aurait marqué son choix en piétinant les formations scolaires et les situations professionnelles qui servent habituellement de légitime aux écrivains contemporains. À ce jour, il continue de se mettre face aux mots, sans avancer d’autre explication. « Sortir la Poésie du marasme et lui redonner sa majesté perdue », c’est ce qu’il répète au sujet de son livre. Poète, Arthur Yasmine hérite en effet de la profonde coupure qui s’est opérée, au fil du XXe siècle, entre son art et le reste du groupe social. Pour affronter le désœuvrement général qui nourrit ce péril, il invoque la nécessité de mettre en œuvre une parole lucide et un combat intransigeant. En 2013, il fixe ainsi le projet de composer un livre usant des différentes traces laissées durant les dernières années de son adolescence. Il est alors repéré par Stéphane Zagdanski, écrivain français subversif, qui décide de l’encourager en publiant ses premiers brouillons dans Paroles des jours. Livre dramatique sur l’Action, l’Amour et la Poésie, Les Clameurs de la Ronde est le premier ouvrage publié d’Arthur Yasmine. »
Mon avis :
Lorsque Arthur Yasmine m'a contactée, ce n'était pas l'approche habituelle d'un auteur qui veut nous faire découvrir son livre, avec un mail dénué d'envie d'échange. Non, ici c'était une proposition nouvelle, complète, personnelle, qui ne peut que nous donner envie de tenter l'expérience. Bien que j'appréhendais ma lecture car ici, c'est de la poésie, j'ai accepté, parce que c'est comme ça. L'auteur a su me donner envie, et ce n'est pas donné à tout le monde.

Ce livre est un recueil de poèmes, d'échanges épistolaires, de fragments de textes. Ce livre, ce sont des fragments de vie, la vie de l'auteur couchée sur le papier, avec des mots, des ensembles de mots qui forment des phrases, ces dernières donnant des passages intitulés chacun à leur manière. Moi qui ne suis pas une adepte de la poésie, j'ai néanmoins beaucoup apprécié le style d'Arthur Yasmine.
Plusieurs thèmes sont abordés, principalement la poésie, sa vie, sa mort, sa renaissance actuelle. Mais aussi l'amour, la rupture amoureuse de l'auteur qui le poussa à se confier au papier, pour laisser une trace de toutes les émotions ressenties, ou du moins tenter de les dévoiler.
Mes passages préférés furent les moments où le récit devient épistolaire, avec un échange de lettres qui rend compte du style de l'auteur lorsque ce ne sont pas des vers qu'il pose sur sa feuille. Une plume qui me laisse penser qu'elle pourrait rédiger un roman entier avec un style magnifique et addictif. J'ai vraiment apprécié cette plume délicate par moment, révoltée d'autres fois. Des changements qui trahissent les émotions de l'auteur, qui nous font voir une part de lui.
Je me suis donc laissée emporter par les poèmes, certains plus marquants que d'autres parce que c'est ça la poésie, ça nous touche chacun différemment, et il en faut pour tous les goûts. D'où le fait que les poèmes variés sont un atout de ce recueil. Et qu'il permet aux lecteurs d'être bien différents, et d'être touchés par celui qui leur ressemblera le plus. Qui leur rappellera le plus leur vie, leurs souvenirs, leur vécu qui peut être semblable à celui de l'auteur, ou non. On se sent proche d'un poème et loin d'un autre, c'est la magie des mots.
Je ne sais comment écrire une chronique sur de la poésie, c'est nouveau pour moi, c'est comme un défi. J'espère avoir réussi à retranscrire de quoi parlait ce recueil, et les émotions qu'il a su me faire ressentir.

Écrire une chronique sur de la poésie, c'est différent, c'est complexe. Mais j'avais envie d'essayer, de me lancer, afin de donner à ce petit recueil la critique littéraire qu'il mérite. Si vous voulez changer de genre, découvrir l'inconnu, ou si vous adorez la poésie, ce petit recueil est fait pour vous. Je ne suis pas experte, mais j'ai tout de même apprécié ma lecture, et j'ai passé un bon moment d'évasion, rempli d'émotions.

Un agréable recueil de poésie.

24 février 2016

Dans le silence de ton coeur - Alice Ranucci.

« Il était impossible de ne pas être bouleversé par cette cascade d'émotions. »

Auteur : Alice Ranucci.
Éditions : Hachette.
Genre : Jeunesse.
Année de sortie 2016.
Nombre de pages : 224.

Synopsis : « À seize ans, Claudia est belle, populaire, et obtient tout ce qu'elle désire. Aller en cours ? Obéir à ses parents ? À d'autres ! Elle préfère retrouver ses amis dans les rues de Rome et attirer l'attention de Rodrigo, le plus séduisant garçon du lycée. Sa mère lui reproche son comportement immature et l'oblige même à travailler bénévolement dans un centre pour jeunes immigrés. Claudia s'en moque. Elle la défie toujours plus, se préparant, chaque fois, à subir de nouvelles remontrances. Mais un soir, tout s'arrête. Claudia se retrouve seule, face à sa conscience. »
Mon avis :
Ce roman est écrit par une jeune italienne de 17 ans et sa couverture aux couleur du soleil couchant a très vite attiré mon regard. Personnellement, lire le livre d'une si jeune écrivain est ce qui m'a le plus donné envie de me plonger dans cette histoire mystérieuse qui nous expose des personnages reflétant ceux qu'on a pu croiser au lycée lors de notre adolescence.

Claudia est une jeune fille de 16 ans qui se croit indestructible, qui défie ses parents et s'amuse à ne jamais leur obéir, car c'est tellement plus amusant d'aller dans le sens contraire de ce qu'ils lui disent. Sécher les cours, sortir les soirs de semaine et ne rentrer qu'à 4h du matin, c'est devenu sa routine habituelle de lycéenne. Mais, un soir où Claudia s'attendait à subir la pire dispute de sa vie, rien, plus rien. Claudia est à présent seule, et elle va se rendre compte de choses auxquelles elle n'avait jamais pensé. Cette adolescente est le cliché de la fille insupportable à qui on a l'envie de mettre des baffes, du moins dans la première moitié du livre. On assiste à une sorte de reconstruction de Claudia, un changement, un retour à la personne qu'elle a pu être avant. C'était intéressant de lire un roman italien car j'ai trouvé les personnalités des personnages différentes de ce que j'ai l'habitude de lire à propos de certains détails, et c'était enrichissant. J'ai fini par beaucoup m'attacher à Claudia et à parfois me retrouver en elle sur certaines des questions qu'elle se pose. L'adolescence est un passage que l'on a tous vécu et qui fut unique pour chacun d'entre nous, et je pense que c'est vraiment ce que l'auteur essaie de nous faire ressentir à travers ce roman.

L'histoire tourne vraiment autour de Claudia et des émotions contradictoires qu'elle va ressentir au fur et à mesure que l'histoire avance. On suit au début une jeune fille totalement amoureuse d'elle-même et de son image, méprisante, qui ne se gêne pas pour rabaisser les personnes qui l'entourent. Une image qu'elle-même n'apprécie plus vraiment, parce que ça ne lui ressemble certainement pas. Mais on se rend compte que l'enfance influence notre caractère futur, ainsi que l'image que nous avons de nous-même. Une image si importante dans notre société qu'elle en devient nocive pour les adolescents, qui ne regardent qu'elle. C'est vraiment une histoire qui nous fait réfléchir, qui nous touche et qui nous fait aussi beaucoup sourire. J'ai même versé quelques petites larmes de joie, c'est pour dire. J'ai tout simplement trouvé ça beau.

Une auteur de 17 ans qui écrit un livre comme celui-ci, je dis bravo, parce qu'il faut avoir beaucoup d'imagination pour ficeler une histoire comme ça en y intégrant du mystère et un bon paquet d'émotions. La plume d'Alice Ranucci est très agréable à lire, on se sent dans la peau de cette adolescente sans que cela ressemble au simple style du journal intime que l'on lit habituellement. Ici on vit quelque chose de vrai, qui nous choque, qui nous surprend et qui nous touche. L'auteur est talentueuse à mes yeux et elle a un très bel avenir devant elle, je l'espère de tout cœur.

Ce roman est en particulier destiné aux adolescents qui peuvent se poser les mêmes questions de Claudia, mais aussi aux plus jeunes ou aux plus âgés, pour imaginer ou se souvenir de l'adolescence, cette période où l'on se sent parfois perdu, en dehors de notre propre corps. Ce livre réunit une véritable intrigue, des moments bouleversants ainsi que des situations surprenantes. C'était addictif et passionnant, je vous recommande vivement cette histoire touchante qui ne vous laissera pas indifférents.

Une excellente lecture.

23 février 2016

Et si toutes les histoires commençaient par un café - Carole Ewan.

« Pour que cela lui permette de faire un jour une rencontre caféinée. »

Auteur : Carole Ewan.
Éditions : Carole Ewan (auto-édition).
Genre : Nouvelles.
Année de sortie 2015.
Nombre de pages : 138.

Synopsis : « Et si toutes les histoires commençaient par un café… Un café renversé, un moka, un éclair au café ou le parfum d’un expresso ? Les personnages de ces huit nouvelles vont et viennent autour du breuvage noir. Ils le dégustent, le sentent ou le regardent d’un air suspect. Des rencontres caféinées surviennent… faisant naître de touchantes et chaleureuses histoires. Laissez-vous emporter par les émotions de ces instants, mélange de sentiments maternels, amicaux ou amoureux. Les rêves, intuitions et autres signes sont engageants… Suivez-les. »

Mon avis :
Lorsque Carole Ewan m'a contactée pour me proposer son livre, j'ai hésité car il est vrai que j'accepte très peu de livres auto-édités (pour certaines raisons qui font que). Mais elle a su capter mon attention et me donner envie de découvrir son recueil de nouvelles au titre très chantant et annonciateur d'histoires courtes et agréables. Je me suis donc laissée tenter et j'ai plongé dans cette grande tasse de café.

Ce petit livre est composé de 8 nouvelles, chacune avec un sujet très différent. Ces dernières présentent des personnages tous très variés qui vont se rencontrer le plus souvent avec une odeur de café pas loin, si ce n'est sous leur nez. On assiste à des rencontres qui vont de la simple amitié à l'amour, évidemment, et cela nous donne une certaine dose de suspens car on ignore comment chaque histoire peut finir et de quoi parlera la suivante. On a donc envie de lire la suite et on apprécie se plonger dans une nouvelle intrigue. Les personnages ont beau être variés, je n'ai malheureusement pas accroché avec eux, trouvant parfois les situations un peu clichés et étant dérangée par le manque de profondeur de certains. Je sais bien que ce sont des nouvelles, et je comprends que l'auteur ne puisse pas approfondir davantage les personnalités de chacun, mais cela m'a tout de même gênée que tout soit trop rapide, et trop simple.

C'est un livre qui peut plaire aux personnes qui souhaitent un roman léger qui parle de café et de rencontres, mais malheureusement quelques défauts m'ont dérangée et m'ont empêchée de profiter pleinement de l'histoire. Je n'ai pas accroché au style et cela m'a fait ressentir trop peu d'émotions, d'où mon ressenti que c'était trop « simple » et j'en suis triste car j'ai vraiment apprécié mon échange avec l'auteur. Je pense surtout que si elle écrit un jour une histoire plus longue, plus complète, alors je pourrais certainement davantage apprécier ma lecture (elle a d'ailleurs écrit un autre livre plus long, un vrai roman). Je ne vous dis pas qu'il ne faut pas acheter ce recueil, au contraire, si le résumé vous tente, n'hésitez pas, mais je ne vais pas vous mentir en disant que j'ai adoré si ce n'est pas le cas. J'encourage tout de même l'auteur à continuer d'écrire, ce qui ne fera qu'améliorer sa plume et ses idées. Et j'espère que vous apprécierez davantage que moi ce recueil si vous le découvrez !

Ce recueil convient sûrement aux fans de café qui veulent un roman très léger, mais malheureusement le charme n'a pas opéré sur moi. Je n'ai pas su être touchée par les nouvelles que j'ai trouvées trop simplement rédigées. Malgré tout, les sujets variés étaient tout de même intéressants et je pense que cela peut plaire à certains lecteurs. Je vous conseille donc de tenter l'expérience si le résumé vous fait envie, et j'espère que cela vous intéressera !

Un avis mitigé.

17 février 2016

Nil - Lynne Matson.

« La chance, c'est quelque chose de personnel. On a tous la nôtre, même si elle revêt parfois l'apparence de la malchance. Ça fait partie de nous et ça nous suit où qu'on aille. Même sur Nil. »

Auteur : Lynne Matson.
Éditions : Pocket Jeunesse.
Genre : Jeunesse, Science-Fiction.
Date de sortie 18 février 2016.
Nombre de pages : 456.

Synopsis : « Charley se réveille sur une île somptueuse qui ne figure sur aucune carte. Elle y survit tant bien que mal jusqu’à ce qu’elle rencontre Thad, le leader du clan des humains présents sur Nil. Il lui apprends la vérité, glaçante : pour quitter cet enfer paradisiaque, il faut trouver une des portes qui apparaissent au hasard sur l'île… Il n'y en a qu'une par jour. Une seule personne peut l'emprunter. Pire encore, les adolescents n'ont qu'un an pour s'échapper. Sinon, c'est la mort. Le compte à rebours a déjà commencé… »

Mon avis :
Nil, c'est un roman de Science-Fiction et s'il y a bien une chose que personne ne peut nier à son propos, c'est que le résumé donne vraiment, vraiment envie. C'est pour cette raison que lorsque j'ai reçu ce roman (merci aux éditions Pocket Jeunesse), je n'ai pas pu résister à l'envie de le commencer. Et c'est bien ce que je craignais : je l'ai dévoré en trois jours. Il m'a fait vivre de sacrés moments.

Charley est une adolescente tout ce qu'il y a de plus normal, jusqu'à ce qu'une porte mystérieuse la transporte sur une île paradisiaque. Un paradis qui va vite se transformer en enfer lorsque Charley rencontre Thad, le leader d'un groupe d'humains présents sur l'île, et que ce dernier lui explique qu'elle n'a que 365 jours, pas un de plus, pour attraper une porte et rentrer chez elle. Sinon, elle mourra. Le rêve se transforme en cauchemar, une véritable course contre la montre, après la vie. Charley est très attachante et je me suis beaucoup identifiée à elle (même si je doute d'avoir autant de courage, mais bon) car elle réagissait en tant que nouvelle, en tant que personne qui ne sait rien, qui ignore tout des mystères de l'île, comme nous. Alors on découvre en même temps qu'elle, qui est guidée par le magnifique, le merveilleux Thad. Tous les personnages que l'on rencontre sont touchants, parce qu'ils vivent le même mauvais rêve, et qu'ils sont là les uns pour les autres. Parfois un peu clichés, certes, mais je les ai adorés. Sauf que Nil n'est pas seulement composée de ce clan d'humains, non, il y a d'autres hommes en solitaire, mais aussi des chats, des chèvres et des animaux bien plus sauvages.

J'ai été totalement transportée par l'histoire, au point que je vivais les événements comme si j'y étais. Je vous assure, j'ai rarement senti mon cœur battre si vite, mais les scènes d'action étaient si intenses que j'étais totalement dedans. Lorsqu'un homme court vers une porte pour l'attraper, ce moment était juste trop éprouvant pour moi, j'avais tellement d'espoir et de craintes à la fois. Je trouvais ça incroyable de ressentir autant de choses, et c'est ce qui fait que ce roman a touché mon cœur de plein fouet. Mais, je préfère vous prévenir, à mes yeux ce roman n'est pas parfait. C'est un coup de cœur parce que voilà, j'ai été totalement séduite par cette histoire, par les idées de l'auteur et son talent pour les mettre en œuvre. Mais je dois aussi souligner que j'ai retrouvé de grosses ressemblances avec deux autres sagas à succès, Hunger Games et Le Labyrinthe, et je préfère vous prévenir afin qu'il n'y ait aucune déception. Certes, ce n'est pas la même histoire, évidemment, mais je sais que les ressemblances peuvent gêner certains lecteurs alors je vous le dis. Moi, ça ne m'a pas du tout dérangé parce que même si certains détails nous font penser à ces deux autres romans de science-fiction, ça reste une histoire à part entière avec énormément de suspens, d'action, de mystères, de découvertes et de surprise. J'étais tellement envoûté par ce récit que mon cœur battait la chamade jusqu'à la dernière page. Il a fallu que j'atteigne la page 456 pour enfin respirer, me dire ça y est, c'est fini ; mais ces 50 dernières pages furent beaucoup trop riches en émotions pour moi, je ne vais jamais m'en remettre. Je ne m'en suis toujours pas remise à vrai dire, et j'ai découvert qu'il y avait un tome 2, en plus, alors ça y est, je ne suis que joie, et je n'attends qu'une chose : lire la suite. Je croise aussi les doigts pour qu'il y ait un jour une adaptation cinématographique de cette merveille.

Le style de l'auteur est très simple, il n'a rien de poétique ou de hors du commun mais il suffit à nous transporter dans l'histoire et à nous faire vivre des choses extraordinaires. Certes, parfois les personnages ou les romances frôlent le cliché, mais il en faut aussi, et c'était si intense comme aventure que ça ne m'a pas du tout dérangée dans ma lecture et, au contraire, ça ajoutait des émotions à chaque retournement de situation. L'auteur est très, très douée, il n'y a pas de doute, car j'ai rarement été aussi transportée dans un roman, et pour ça il faut savoir rédiger une histoire très addictive. Ce qu'elle a parfaitement réussi à faire.

Ce roman est un coup de cœur pour moi, pourtant il n'est pas parfait à mes yeux. Je me rends compte de ses défauts, mais ça ne m'empêche pas de le recommander au monde entier, parce que des défauts tout le monde en a, et ça ne nous empêche pas d'aimer une personne. Bah là c'est pareil, ce livre est si exceptionnel qu'on en oublie ses imperfections. J'en suis ressortie totalement chamboulée, essoufflée, avec un rythme cardiaque bien trop élevé. C'était une aventure éprouvante mais fascinante, et quand j'ai appris qu'il y aurait un second tome, j'ai été plus que ravie de savoir que j'allais pouvoir continuer à vivre ces émotions si intenses.

Un coup de cœur.

11 février 2016

L'herbe bleue.

« Tous les gosses stupides qui se figurent qu'ils peuvent simplement s'amuser à y goûter n'existent en réalité que d'une prise à une autre. Quand on a commencé, il n'y a plus de vie possible sans drogue, mais c'est une existence dégueulasse d'esclave. »

Auteur : Anonyme.
Éditions : Presses Pocket.
Genre : Témoignage.
Année de sortie 1971.
Nombre de pages : 251.

Synopsis : « "L'herbe bleue" est le journal intime d'une jeune droguée de quinze ans. Cet ouvrage ne prétend pas décrire le monde de la drogue chez les jeunes. Il n'apporte aucune solution à ce problème. C'est une chronique personnelle, spécifique, qui, en tant que telle, permettra peut-être de comprendre un peu l'univers de plus en plus compliqué dans lequel nous vivons. Les noms, les dates, les lieux et certains événements ont été changés, selon le désir de toutes les personnes mêlées à ce récit. »


Mon avis :
J'ai acheté ce livre lors d'une brocante, et je crois bien posséder une version qui a été achetée aux alentours des années 1970 car le livre est dans un état incroyable. Moi j'adore ça, j'ai l'impression qu'il possède une âme lorsque j'observe ses pages jaunies au point d'en être devenues sombres, son odeur de vieux manuscrit, son toucher particulier. Je l'ai lu dans le cadre de mon challenge petites lectures qui m'a permis d'enfin découvrir ce témoignage dont tout le monde parle.

Alice écrit un journal intime, et on va y suivre ses années adolescentes, de son bonheur à sa totale destruction causée par la drogue, avec évidemment la plus grande intrigue de cette histoire : va-t-elle s'en sortir ? Ce livre a été publié anonymement, et passait donc pour un témoignage dans ses premières années d'existence. Finalement, une psychologue a annoncé que c'était elle qui l'avait rédigé, mais qu'elle s'était inspiré du journal d'une de ses patientes ainsi que des témoignages de nombreuses autres jeunes. Alice a 15 ans, donc son journal manque évidemment de poésie et le style peut sembler très enfantin, mais c'est ce qui rend le récit d'autant plus poignant. Toute cette naïveté, toutes ces faiblesses qui, au lieu de se développer dans le bon sens, vont détruire une enfant. Alice, je m'y suis attachée bien que je n'ai pas trop accroché au style, mais elle, elle est humaine, alors évidemment je ne souhaitais qu'une chose, c'était qu'elle s'en sorte.

Le fait que cela soit rédigé en tant que journal intime rend l'histoire très réaliste, très crue, Alice ne mâche pas ses mots, elle y va directement, quitte à en choquer certains. Mais c'est évident que ce livre choque, car la drogue ne devrait pas être banalisée. Ce roman a beau dater d'il y a 45 ans, il est toujours d'actualité, car la drogue est un sujet qui touche encore (même si les situations du livre sont loin d'être banales à mes yeux car je n'ai jamais croisé de collégien qui cherche à se procurer de la drogue dure sans discrétion, mais ça doit être selon l'endroit où l'on vit). En tout cas, j'ai bien apprécié cette histoire qui ne nous cache rien mais qui nous autorise tout de même l'espoir. Ce roman, s'il ne possédait pas une sorte de morale, serait presque nocif car les détails donnés par Alice sur les effets que la drogue lui procure donnent presque envie, en fait. Ce bonheur total lorsqu'elle avale une pastille. Mais évidemment, il ne faut pas lire ce livre avec l'envie, mais avec le dégoût de cette substance criminelle. On ne cesse de vivre des rebondissements mais on s'accroche, on y croit. J'ai aimé ce côté positif de l'histoire malgré toute l'horreur, ainsi que la hargne d'Alice. Mais on ne peut que constater, en lisant ce livre, que la drogue nous détruit dès la première prise, même si les gens qui en consomment assurent que non, il faut se renseigner de manière approfondie pour comprendre les dégâts causés.

La plume de l'auteur est donc la plume d'Alice. C'est, je pense, le petit bémol : le style fait très puéril, voir trop pour une fille de 15 ans tout de même et j'imagine que ça pourrait en déranger plus d'un à la lecture, donc je préfère prévenir. Mais ça rend aussi ce livre authentique, vrai, un livre qui s'ancre dans la réalité de la vie. Et chacun écrit à sa manière selon son âge, il faut aussi voir ce détail. Ce style ne m'a pas empêchée d'être touchée, retournée, choquée par certaines situations, et donc de ressentir une belle palette d'émotions.

Ce livre, c'est un journal intime. Seul le style peut déranger réellement le lecteur. Bien évidemment, les événements aussi risquent de vous choquer, mais je trouve tout de même que ça vaut le coup. Il faut savoir ce que c'est ainsi que les dommages que ça peut causer. Il faut comprendre que ça n'arrive pas qu'aux autres, et que parfois une seule prise suffit à briser des vies. C'était un roman terriblement touchant et vrai malgré le fait qu'il soit loin de la perfection. Je le recommande beaucoup si le sujet vous intéresse car je pense qu'il est traité, non pas avec brio, mais avec authenticité.

Un témoignage touchant.

10 février 2016

Il était une lettre - Kathryn Hughes.

« Riant et pleurant en même temps, elle serra la lettre contre son cœur. »

Auteur : Kathryn Hughes.
Éditions : Calmann-Lévy.
Genre : Contemporain.
Année de sortie 2016.
Nombre de pages : 356.

Synopsis : « Tina est malheureuse auprès d'un mari trop porté sur la boisson et souvent violent. Le week-end, pour ne pas être à ses côtés, elle se réfugie dans une boutique caritative où elle est vendeuse bénévole. C’est alors que sa vie bascule lorsqu'elle y découvre une lettre dans la poche d'un vieux costume. Cette lettre n'a jamais été ouverte, le timbre n’est pas cacheté et elle date de septembre 1939 : c'est une demande en mariage. Très émue que la destinataire n’ait jamais reçu cette demande, Tina va mener l'enquête et découvrir l'histoire bouleversante d'un amour impossible… »

Mon avis :
Il était une lettre est un roman qui m'a avant tout attirée grâce à sa couverture, je trouve les couleurs très jolies et le choix d'un si joli habit ne pouvait renfermer qu'une belle histoire. Le résumé m'a paru prometteur alors je me suis laissée tenter par ce récit. Je remercie les éditions Calmann-Lévy pour l'envoi de ce roman, j'ai fait une très belle découverte livresque.

Tina vit avec un homme porté sur la boisson, violent, mais qui sait parler à sa femme de manière à ce qu'elle ne parvienne pas vraiment à le quitter. Pour échapper à sa triste vie de couple, Tina est vendeuse bénévole le week-end. C'est là qu'elle va découvrir une lettre à l'importance primordiale : elle aurait pu bouleverser des vies, et elle pourrait bien bouleverser la sienne. Tina est une femme forte, courageuse, mais parfois agaçante, évidemment, car c'est pour nous un supplice de voir ce qu'elle vit entre les mains de ce monstre qui n'est autre que son mari. On ne peut que s'énerver de son peu de réactions, alors on tente de la comprendre. En parallèle, on va suivre l'histoire de Chrissie et Billy, les principaux concernés par la lettre puisqu'ils en sont respectivement la destinataire et l'expéditeur. Une histoire qui a eu lieu des années plus tôt. On a comme une comparaison entre les deux femmes qui nous ramène à un sentiment : elles vivent des histoires à peu près similaires mais à des années d'intervalle. J'ai beaucoup apprécié ces femmes de caractère à qui la vie n'a pas cessé de leur mettre des bâtons dans les roues. C'était agréable de les suivre ainsi que de rencontrer de nouveaux personnages.

L'histoire va tourner autour de plusieurs grands sujets, les principaux sont la situation actuelle de Tina auprès de son mari violent, et l'histoire d'amour ancienne de Chrissie à laquelle il nous manque toujours des éléments pour comprendre. Ce livre a été addictif pour moi du début à la fin malgré quelques longueurs, mais elles sont passées inaperçues car l'histoire est si passionnante qu'on en oublie ce genre de détail. J'ai vraiment apprécié l'orientation que prend l'histoire ainsi que l'idée de l'auteur de nous mettre un prologue très intrigant que nous ne pouvons comprendre qu'à la toute fin du roman. C'est une dose de suspens en plus, et donc une vitesse accélérée pour nous : on ne peut cesser de tourner les pages, on ne peut cesser notre lecture, il faut qu'on termine, il faut qu'on comprenne. Le fait que les chapitres soient alternés en rajoutaient encore davantage aux mystères parce qu'ils se finissaient à chaque fois avec un suspens insoutenable, c'est presque si je sautais des chapitres pour continuer l'histoire de l'une des deux héroïnes tant j'avais envie de savoir ce qui se passait ensuite.

L'auteur possède un style très agréable à la lecture et elle sait manier la plume de manière à nous offrir une histoire très bien menée avec une grande intrigue et une manière d'avancer au fil des événements talentueuse. J'ai été ravie de ma découverte, cela faisait fort longtemps que je ne m'étais pas plongée dans un roman contemporain et cela m'avait manqué, le changement fait toujours du bien et je l'ai constaté avec cette très belle lecture. Il me manquait cependant un petit quelque chose qui aurait pu m'émouvoir davantage, mais le principal y était.

C'est un roman très complet que j'ai pu lire, et j'ai été ravie de cette découverte. Je conseille vraiment ce roman pour tous les âges, je pense d'ailleurs que l'intrigue du résumé pourrait tenter n'importe qui. On s'attend presque à une romance légère mais ce livre est bien plus profond. Il m'a manqué un peu d'émotion, mais le reste était là et j'ai passé un excellent moment. Et prenez garde, ce livre est très addictif et vous risquez de le dévorer, littéralement, tout en essayant de ralentir le rythme pour profiter de cette romance touchante.

Une très belle découverte.

8 février 2016

La vérité sur Alice - Jennifer Mathieu.

« Les gens ne deviennent pas méchants et vicieux du jour au lendemain. Ce n'est pas dans la nature humaine. Mais laissez-leur un temps d'adaptation et ils sont capables du pire. »


Auteur : Jennifer Mathieu.
Éditions : Pocket Jeunesse.
Genre : Jeunesse.
Année de sortie 2016.
Nombre de pages : 202.

Synopsis : « Au lycée de Healy, la vérité est une question de point de vue. Alice Franklin est une traînée. Tout le monde le sait. C'est forcément vrai puisque c'est écrit partout sur les murs des toilettes. On dit qu'elle a couché avec deux garçons d'affilée... Tout le monde a sa vérité sur Alice : son ancienne meilleure amie, l'entourage de la victime, son admirateur secret... Quelle sera la vôtre ?»


Mon avis :
La vérité sur Alice est un livre qui est attirant lorsqu'on lit le résumé car ce dernier met déjà un terrible suspens à cette histoire. Et on comprend aussi qu'il y a un véritable harcèlement qui va se faire sur Alice. Nous, on est spectateur, on ne sait rien. Mais moi, personnellement, j'ai commencé ce roman en me promettant de ne pas croire une seule des rumeurs avant d'avoir de véritables preuves de ce qu'elles avancent. Je remercie les éditions Pocket Jeunesse pour ce roman qui a une place très importante dans notre vie de tous les jours.

Alice, c'est une fille totalement infréquentable, elle a couché avec deux garçons d'affilé, c'est vraiment une *biiiip*. Ça, ce n'est pas moi qui le pense, mais plutôt Elaine, Kelsie, Josh… car ce livre est raconté par plusieurs points de vue différents, mais pas celui d'Alice. On va donc découvrir ce personnage par le biais des pensées de ses camarades de lycée. Des camarades pas très solidaires avec cette jeune fille qui va subir du slut-shaming (lien vers madmoizelle.com). Mais bon, c'est normal, on ne va pas parler à une fille qui se laisse prendre par n'importe quel mec, voyons. C'est cette mentalité qui ressort du personnage d'Elaine en particulier, mais elle est loin d'être la seule, puisque la jeune Alice va subir des insultes, des menaces, des moqueries chaque jour depuis ce qu'il s'est passé depuis cette maudite soirée. C'était une excellente idée de la part de l'auteur de nous laisser entre les mains de personnages qui n'avaient rien à voir avec ce qui s'était passé dans la chambre avec Alice le soir de cette fameuse soirée, mais qui avaient chacun leurs théories (ou bien qui connaissaient la réalité). Car c'était comme pour nous tester, savoir si on allait finir par se ranger de l'avis de ces personnes affreuses, ou si on allait continuer à croire seulement ce qui était prouvé.

Mais alors, que s'est-il passé à cette fameuse soirée où Alice s'est rendue ? Pourquoi depuis ce jour elle devient l'adolescente à ne plus jamais approcher ? Il faut avant tout savoir que, qu'elle ait couché ou non avec ces deux mecs, le harcèlement qu'elle subit n'est pas justifié. C'est ce que l'auteur dénonce dans son roman : ce jugement sans cesse porté sur ces filles qui ont une vie sexuelle active (alors que, franchement, elle font ce qu'elles veulent). L'auteur va même appuyer sur le fait qu'on insulte Alice, mais que les deux mecs de l'histoire, eux, ne subissent rien. Parce que eux, apparemment, ils ont le droit de coucher avec plein de filles s'ils le veulent, ça ne mérite pas qu'on les insulte. C'est cette injustice qui est au centre de ce roman. On suit les motivations de chacun, c'est à dire les raisons qui font qu'ils croient qu'elle a vraiment couché avec eux, ou non, et ceux qui vont continuer à propager les rumeurs bien qu'ils n'y croient pas forcément. De sa meilleure amie jusqu'à son admirateur secret, on va connaître les pensées de chacun. Et on va découvrir des éléments qui nous permettront de connaître la vérité. Savoir ce qu'il s'est réellement passé. Mais au fond, ce qui est important dans ce roman, ce n'est pas de savoir si ça a eu lieu ou non. C'est de comprendre qu'Alice n'a rien d'une traînée, quoi qu'elle ait fait, et que ces gens qui lui pourrissent la vie existent dans la vraie vie et peuvent pousser certaines personnes au suicide avec toutes leur méchanceté, leurs idioties.

L'auteur a vraiment dénoncé quelque chose de très important dans ce roman. Ça va même au-delà de ce que bien des gens vont comprendre en lisant ce roman. On ne veut pas laver la réputation d'Alice, parce qu'elle ne devrait même pas avoir de mauvaise réputation à cause de cette simple soirée. Les gens pensent ce qu'ils veulent, mais propager une rumeur non prouvée peut détruire certaines personnes. Je me suis beaucoup attachée à Alice, sans même la connaître, et j'ai aussi compris que cette fille n'était pas toute rose non plus, mais ce n'est pas ça qui est important. L'important, c'est qu'on ne juge pas quelqu'un qu'on ne connaît pas, et qu'on ne diffuse pas une simple rumeur. L'auteur a très bien su manier l'histoire jusqu'à la dernière page pour que le suspens soit insoutenable, et pour ajouter parfois de l'humour, parfois de l'amour, parce qu'après tout ce roman parle de la vie, et la vie est faîte de plein de choses différentes.

Quelle est la vérité sur Alice ? C'est bien évidemment ce que l'on souhaite découvrir en lisant ce roman, mais il va nous apprendre bien plus que la vérité. Il va nous apprendre aussi que peu importe la vérité. J'ai vraiment adoré ce roman car il aborde un sujet très important, très horrifiant et les jeunes doivent savoir que le slut-shaming, c'est mal, le harcèlement, c'est mal, et ça n'a pas de raison d'exister. L'auteur a vraiment écrit une histoire très intéressante, retournante, je ne peux que vous conseiller ce roman qui renferme bien plus qu'une simple vérité.

Un excellent roman.

7 février 2016

Dans de beaux draps - Marie Colot.

« C'est pas le premier amour qui compte le plus. C'est le dernier. »

Auteur : Marie Colot.
Éditions : Alice (collection Tertio).
Genre : Jeunesse.
Année de sortie 2015.
Nombre de pages : 153.

Synopsis : « Lorsque Jade aperçoit par hasard Rodolphe, sur le chemin de l’aéroport, ses souvenirs reviennent.
L’automne de ses 14 ans.
Ce nouveau demi-frère hyper craquant.
Cette photo postée sur Facebook.
Il a suffi de peu pour qu’elle s’embarque dans un mensonge qui la dépasse.
Jalousies, moqueries, insultes, menaces.
Sur les réseaux sociaux puis au collège.
Tout est allé très vite. Trop vite.
Jusqu’à ce fameux soir où sa vie a basculé. »

Mon avis :
Dans de beaux draps est un roman qui traite des réseaux sociaux, et des problèmes que ces derniers peuvent amener aux plus jeunes (mais pas que). J'étais donc très intriguée par ce roman car j'apprécie beaucoup ce sujet qui, à mes yeux, est d'une importance primordiale à notre époque où le monde entier est connecté, d'une manière ou d'une autre. Je remercie les éditions Alice pour m'avoir envoyé ce roman très intéressant.

Jade est une adolescente de 14 ans. C'est à dire qu'elle est au collège, en troisième, et que c'est l'année du brevet. Jade est encore très jeune, un peu naïve, et pourtant c'est justement à cet âge là que les adolescents doivent comprendre ce qu'il est bien de mettre sur internet, ou non. Certains le comprennent seuls, après plusieurs mauvaises expériences, d'autres continuent en grandissant. Mais il faut savoir que sur facebook, nous sommes exposés au monde entier. Jade, elle, elle le savait lorsqu'elle a commencé à mentir sur son compte facebook pour que sa vie devienne subitement intéressante aux yeux de tout le monde. Mais ce que Jade n'avait pas compris, c'est que mentir ne mène jamais à rien, et que ça finit par nous revenir en pleine tête, même si ce n'est pas toujours justifié de la part des gens qui agissent mal contre nous, certaines personnes ne sont pas comme nous, et il faut le comprendre. Jade est une jeune fille attachante qui vit une adolescence particulièrement spéciale, avec une famille recomposée de toutes parts. Jusqu'à ce que ce Rodolphe entre dans sa vie, et lui permette de changer les choses. Les changer en bien, ou en mal ?

Lorsque l'on se plonge dans l'histoire, on sait que quelque chose de grave est arrivé à Jade, mais on ignore totalement de quoi il s'agit. Alors les chapitres alternent sur l'année 2013, et l'année 2015. Le roman a beau être court, on apprend tout de même beaucoup de choses sur la famille de notre héroïne, sa vie au lycée. Et on voit très vite qu'elle expose un peu trop sa vie sur Facebook et, qui plus est, sa vie imaginaire. Ce qui est d'autant plus grave. Pourtant, moi, ses statuts me choquaient évidemment, mais ils ne m'étonnaient pas pour autant, j'en ai déjà vu des semblables, et des pires. Car c'est une histoire qui nous montre réellement ce qu'il se passe sur Facebook, lorsque que les jeunes ont 14 ans et qu'ils se sentent à l'abri de tout, avec cette envie de tout dire de leur vie, sans faire attention (et, croyez moi, pas que les jeunes malheureusement). Cette histoire, c'est du réel, et c'est pour ça que ça m'a d'autant plus touchée : ça arrive chaque jour que des filles mettent des statuts pour dire qu'elles sont follement amoureuses, que des garçons créent des groupes haineux, que des filles s'insultent et que des garçons se confient sur leur mur. Alors le sujet est d'actualité, alors on est totalement passionné par les événements qui se déroulent, alors on veut savoir, alors on lit, on lit, on lit, jusqu'à atteindre la 153ème page. Et moi, personnellement, j'ai souri, et j'ai trouvé ça beau. Toute cette histoire était très belle malgré la souffrance ressentie par Jade, car il reste toujours de l'espoir quelque part.

Je m'emporte dans cette chronique car je ne trouve pas vraiment les mots pour vous dire que ce petit livre, même s'il n'est pas parfait, reflète une réalité importante. Tous les jeunes de 13 ou 14 ans devraient le lire pour comprendre ce qui peut se mettre, et ce qui ne se met pas sur internet (et, encore une fois, il n'y a pas que les jeunes qui devraient le lire en réalité !). En bref, l'auteur a une écriture simple et agréable, ce qui nous entraîne dans cette histoire aux nombreuses intrigues et surprises. Je suis donc ravie d'avoir découvert un nouveau style à travers ce roman vraiment passionnant.

J'ai écrit cette chronique sans même réussir à tout structurer, parce que c'est encore brouillon dans ma tête. Ça m'a beaucoup intéressée car c'est un sujet d'actualité, et l'auteur a su remplir cette histoire de réalités, avec même quelques passages où les commentaires facebook sont réellement présentés en format internet, ce qui rend le récit moderne. Je pense que ce livre est à mettre entre les mains de tout le monde car il montre une énième facette nocive des réseaux sociaux, une facette qui peut parfois aller très, très loin. Alors merci à l'auteur pour ce roman plein de vérités. Et plein d'émotions, j'ai adoré lire cette histoire du début à la fin.

Une histoire passionnante.